Avant d’aller plus loin dans l’article, réfléchissez un instant à la question posée dans le titre. Combien peuvent coûter les meilleurs vins du monde ? Certains oseront imaginer des centaines d’euros, d’autres s’aventureront même jusqu’à dire des milliers. Ces derniers n’ont pas tout à fait tort… Mais pas vraiment juste selon le classement de Decanter.
Le prix : un indicateur de qualité ?
Quoi de mieux pour juger de la qualité d’un vin et de sa rareté qu’en regardant le prix auquel il se vend ? La plupart des connaisseurs se fient volontiers aux cours des vins pour juger de leurs qualités. Et l’idée n’est pas si mauvaise que ça. Si la production est faible et la demande élevée, le prix va augmenter jusqu’à un point d’équilibre où vendeur et acheteur peuvent s’entendre.
Mais est-ce que le vin le plus cher est alors de fait le meilleur vin du monde ? Qu’est-ce qui justifie le prix d’un bouteille de vin ?
Bien entendu, le vin le plus cher du monde est aussi un excellent vin. Premièrement parce qu’il vient de Bourgogne et deuxièmement parce que c’est un Grand Cru du Domaine de la Romanée-Conti. Au 1er mars 2016, il se négociait en moyenne à 11’959 euros. Mais certains vendeurs affichent des prix pouvant atteindre 53’931 €.
Est-ce à dire que ce breuvage est le meilleur vin du monde ? Qu’est-ce qui justifie que le prix d’une bouteille de vin soit aussi élevé ? Selon le domaine, c’est grâce à “un patrimoine génétique incomparable dont la finesse et la diversité conditionnent la pureté d’expression des vins produits”. Il faut aussi compter sur la riche histoire de la Romanée-Conti qui remonte au 10e siècle. La Romanée-Conti fût confisquée au dernier Conti à laquelle elle eût appartenu au moment de la Révolution française.
Le prix ne veut pas tout dire …
Pour le magazine anglo-saxon Decanter, il semble bien que le prix ne soit pas synonyme de qualité et nous révèle une belle surprise dans son palmarès des meilleurs vins du monde. Le magazine a décerné le Decanter World Wine Awards (DWWA) à un vin chilien : « La Moneda Reserva Malbec ».
Et tenez-vous bien, la bouteille ne coûte que 7 €. Un vin chilien à 7 € peut-il vraiment rivaliser avec les grands domaines du vieux monde ? D’après Decanter, la réponse semble être « oui ». Il est désormais fini le temps où le Nouveau Monde est recalé au rand de second, il se bat désormais avec les plus grands. Il est vrai que depuis quelque temps nous constatons une montée en gamme et en qualité des vins du Nouveau Monde et de notre voisin espagnol.
Decanter, spécialiste mondial du vin, a demandé à un panel de 240 dégustateurs internationaux de goûter les échantillons de 16’000 bouteilles de vin rouge et blanc. Le vin, qui tire sa puissance du cépage malbec, a été reconnu pour son « goût crémeux de yogourt à la vanille et de poivre » et « ses baies juteuses étant un régal pour le palais ». Il faut tout de même relativiser : notre vin chilien est lauréat dans la catégorie des bouteilles à moins de 15 livres.
Avec cette récompense, il est fort possible que le Cru soit plus difficile à trouver dans les grandes surfaces anglaises Asda où il est distribué.
Grâce à cette récompense, il est fort possible que le cru soit l’objet d’une véritable frénésie d’achat des amateurs et des curieux. Si vous arrivez à arracher une bouteille : le rouge chilien serait particulièrement conseillé pour les barbecues. Le Chili est décidément un nouvel eldorado pour les amateurs de vin. En mai dernier, le “Viñedo Chadwick” de 2014, s’est vu attribuer la note maximale par le célèbre critique américain de vins : James Suckling.
Jean-Nicolas Mouretin
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