Ceux qui me connaissent le savent, j’ai eu l’occasion de travailler dans une épicerie fine au cours de ma carrière. Le fait marquant de cette expérience fut la rencontre avec le spécialiste du thé de la maison. Grâce à lui, j’ai pu découvrir que l’univers du thé et le monde du vin n’était finalement pas si éloignés que ça !
Une dégustation comparable
Évidemment, il existe des points communs évidents entre le thé et le vin qu’il est bon de rappeler. Ses similitudes sont si fortes que Vin-Satori – un jeune site très bien fait et français alors Cocorico ! – propose uniquement ses deux boissons. Ma découverte du thé s’est faite au départ par sa dégustation.
Un éloge de la couleur
Bien entendu, nous ne pouvons pas cacher une certaine similarité entre les couleurs de chaque boisson. Thé ou vin, chacun provient d’une plante unique avec des cépages variés – appelés cultivars pour le thé – apportant des distinctions dans le style final. Issu d’un même arbuste, le thé se décompose en 6 couleurs provenant d’oxydation ou fermentation différentes : vert, blanc, bleu, noir, Pu Erh (sombre) ou encore jaune.
Tout comme le vin, nous découvrons le thé par la couleur qu’il nous offre au regard. En contemplant une infusion plus sombre pour deux thés de même couleur, nous pouvons aisément déterminer que la boisson sera plus riche.
Prendre le temps d’éveiller nos sens
Nous pouvons ensuite humer la boisson pour découvrir les légères odeurs qui s’en dégagent. On peut tout à fait utiliser la roue des arômes du vin pour exprimer notre ressenti !
Le palais de l’émerveillement
Nous finissons bien entendu par l’étape indispensable du goût où nous pouvons retrouver nos magnifiques arômes. Nous pouvons aussi apprécier la présence plus ou moins forte des tanins dans chacune des boissons. Enfin, l’umami est cette fameuse cinquième saveur qui caractérise aussi bien le thé que le vin – on a totalement volé cette notion au Japon –.
Tous ces éléments pourront varier en fonction des origines, des parcelles (appelées « jardin » pour le thé) ou encore du millésime pour les thés Pu Erh. Chacun aura ses préférences de telle sorte qu’il y a toujours un thé ou un vin pouvant vous convenir.
Des boissons sociales et cérémoniales
Chacune fait appel à un cérémonial ancré dans une culture européenne ou asiatique. Leurs histoires sont anciennes puisque le vin remonte à plus de 8 000 ans et le thé à près de 2 200 ans – voire 4 000 ans si nous écoutons les légendes –. Le vin est devenu un symbole de la culture européenne grâce aux civilisations et cultes qui l’ont développé. L’Asie est quant à lui le berceau du thé, intimement lié aux Bouddhistes et symbole de sérénité.
Chacune de ces boissons est sociale et se partage volontiers avec nos invités et amis. Il faudra alors faire « un cérémonial » pour les déguster. Vous devrez faire le choix d’une température et d’un temps d’infusion, utiliser une belle théière et des bols à thé ou même un fouet pour le thé matcha. Pour le vin, vous devrez potentiellement sortir une carafe, utiliser un tire-bouchon et vos verres à vin – Coïncidence ? Je ne crois pas ! –.
Une dégustation associée à des mets
Le thé Pu Erh, pour ne prendre qu’un exemple, est un thé qui se caractérise par des arômes de sous- bois, des notes animales ou de caramel. Cela ne vous rappelle rien ? Il s’agit des arômes que nous retrouvons dans les millésimes anciens pour le vin… Il n’en faut pas plus pour qu’on puisse s’imaginer de magnifiques accords mets et thé ! On peut aisément associer cette boisson chaude à une poêlée campagnarde ou un risotto aux champignons.
Il faut bien conclure
Et vous qu’en pensez-vous… Auriez-vous imaginé qu’il puisse y avoir autant de points communs entre le thé et le vin ? N’hésitez pas à partager votre avis en commentaire si vous trouvez d’autres points communs qui méritent leurs places dans ce billet !
Jean-Nicolas Mouretin
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En effet, il y a beaucoup de similitudes entre le thé et vin… me voilà une bonne excuse pour boire plus de vin ! (Je plaisante bien-sûr)
En lisant ton article, j’avais l’impression de lire deux oeuvres d’art .
En effet, et je pense même qu’on peut trouver encore d’autres similitudes 🙂
Il est intéressant de pouvoir profiter de ces connaissances en dégustation en vin (ou en thé) pour s’améliorer dans la dégustation de l’autre boisson.
Profiter d’un Lapsang Souchong pour se familiariser avec les arômes fumés est idéal, par exemple… et un bon moyen de boire plus de thé !
Super article, je ne savais pas que les origines étaient aussi lointaines…
En parlant du côté social ça me fait aussi fortement pensé au “maté” boisson traditionnelle sud-américaine où en Argentine par exemple c’est la boisson de référence qui se boit et se partage avec tous à toute heure de la journée, c’est toute une culture.
Merci Séverinne.
Pour préciser un peu, des analyses chimiques attestent l’usage de poteries néolithiques dans le Caucase pour la conservation de vin.
Pour le thé, l’analyse scientifique est certainement plus compliquée car la conservation des feuilles de thé n’implique pas une fermentation “facilement” détectable.
Je n’y avais pas pensé, mais le maté est un très bon exemple de boisson de partage… comme le matcha est le thé cérémonial par excellence !