Une récente étude évalue l’impact du réchauffement climatique sur les vignes du monde entier et le scénario fait véritablement froid dans le dos, mais les viticulteurs se préparent à s’adapter.

Selon une équipe de chercheurs américains, chiliens et chinois qui viennent de publier dans la revue scientifique « Proceedings of the National Academy of Sciences ». Leur article intitulé « Climate change, wine, and conservation » prédit une sorte d’apocalypse de la viticulture. Selon leur index, qui évalue « l’aptitude » de la vigne à se développer, jusqu’à 86 % des régions viticoles actuelles ne seraient tout simplement plus adaptées à la viticulture dans une quarantaine d’années à cause du réchauffement climatique.

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Attention, je ne dis pas que les scientifiques ne sont pas d’accord sur l’existence du réchauffement climatique que quelques illuminés s’entêtent à ne pas vouloir accepter. En Afrique du Sud, nous constatons que les vignerons cultivent la vigne à une altitude de plus en plus élevée. En Europe, nous constatons que la maturité des raisins est de plus en plus précoce puisqu’en seulement 30 ans, les vendanges ont été avancées de deux semaines. La chaptalisation est devenue anecdotique — le fait d’ajouter du sucre pour augmenter les degrés d’alcool — et les vignerons cherchent de plus en plus à baisser ce taux d’alcool.

Le défaut important de cette étude est qu’un paramètre prépondérant à la viticulture a été oublié alors qu’il entre dans la notion de terroir : l’Homme. L’histoire de la vigne a sans cesse évolué depuis ses débuts, cinq mille ans auparavant. La vigne a toujours connu de profondes évolutions. Au XVIIIe siècle, le principal vignoble français était l’Ile-de-France. Le cépage Merlot, répandu en Gironde a été mis à la mode grâce au goût des consommateurs américains dans les années 70. Les zones viticoles actuelles peuvent survivre grâce à la capacité de l’Homme à s’adapter grâce à de multiples stratégies. L’effeuillage, qui consiste à enlever des feuilles, était systématique pour exposer les raisins au soleil. Aujourd’hui, il est fait de façon beaucoup plus mesurée. L’orientation et la densité des rangs de vigne peuvent aussi jouer un rôle important dans l’adaptation de la viticulture.

Les idées pour retarder l’effet du réchauffement climatique

D’autant plus que l’on connaît encore assez mal cette plante que l’on cultive depuis si longtemps. On sait depuis longtemps que les racines contrôlent la vigueur de la végétation. On découvre depuis quelques années que les feuilles envoient aussi des « signaux ». Si l’irrigation est interdite en France pour les appellations d’origine contrôlée — AOC —, le Languedoc y réfléchit tout de même pour l’avenir. L’irrigation peut sauver le vignoble français, mais peut avoir aussi des conséquences sur les ressources en eau.

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Mise à part, quelques techniques de désalcoolisation partielle du vin utilisées depuis quelques années, une autre hypothèse serait d’utiliser des cépages à maturité lente pour éviter les vendanges pendant une période chaude. L’Institut des sciences de la vigne et du vin a décidé de planter une cinquantaine de cépages différents venant du monde entier pour observer l’évolution de diverses caractéristiques sur les dix prochaines années pour améliorer les techniques sur la vigne: vigueur, date de floraison, composition biochimique, qualités organoleptiques, etc.

Quant à l’hypothèse de voir les vignes s’étendre plus au nord, elle est possible estime Serge Delrot « il existe déjà un tout petit vignoble en Suède et, du fait du réchauffement, on peut très bien imaginer l’adaptation du champagne dans le sud de l’Angleterre, qui a des coteaux calcaires ».

Ce que je peux faire

Le consommateur peut aussi jouer un rôle important dans la préservation de ces vignobles en périls en privilégiant des vins provenant de vignobles ayant adopté des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

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La COP21 a bientôt lieu au moment où j’écris ces quelques mots et il me semble important de s’engager pour le climat. À ce rythme, nous allons bouleverser le monde qui nous entoure et et si l’écologie ne vous parle pas forcément, je pense que le vin vous parle vu que vous lisez cet article. En moins d’une génération nous risquons de perdre ce que nous connaissons du vin et par la même occasion tout un pan de notre culture.

Parce qu’il y a des combats qui méritent de mettre de côté notre égo, je vous invite à signer la pétition de la Fondation Nicolas Hulot pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être et de faire que notre monde perdure pour les générations qui arrivent en suivant le lien: Signer la pétition.

Jean-Nicolas Mouretin

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