Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous mangeons ou buvons ? C’est la question à laquelle la cellule innovation Iréalité de l’Université de Nantes, dédiée à la valorisation de la recherche et au transfert de technologies, a cherché une réponse.
Un casque qui mesure le plaisir des papilles
Un casque vissé sur la tête, l’amateur de vin peut percevoir en live ses émotions lors d’une dégustation de vins. Le casque, doté de deux capteurs au front et à l’oreille, est capable de retranscrire instantanément le plaisir éprouvé « Le casque capte l’électricité du cerveau “, explique le chercheur nantais Francky Trichet venu promouvoir sa création. « En fait, on s’appuie sur les travaux des neurobiologistes. On a entré des données dans un logiciel. C’est lui qui traduit en émotion ces champs électriques ».
Comment fonctionne cette innovation ?
Le fonctionnement de cette innovation est assez simple. Le casque permet de mesurer l’activité électrique de votre cerveau. Ces données recueillies par deux capteurs sont transmises à une tablette. L’application développée permet de déterminer votre électroencéphalographie (EEG) — c’est-à-dire le signal électrique émis par le cerveau —.
À partir de ces fréquences, l’application est capable de mesurer quatre émotions : excitation, médiation, ennui et frustration. Les fréquences peuvent être interprétées comme positives ou négatives permettant de savoir si vous aimez ou non ce que vous êtes en train de boire.
Une expérience individuelle ou collective
Le casque et l’application pour tablette peuvent être utilisés de manière individuelle, mais aussi collective. Une table connectée a été développée pour accueillir 4 personnes simultanément afin de se mesurer les uns les autres et de partager nos émotions, qui sont souvent intimes et donc difficiles à évaluer personnellement.
Une technologie en développement
Le neurokiff vu par la Secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire : « Ce Neurokiff est tout à fait kiffant », a-t-elle déclaré aux journalistes, après sa dégustation. « Il associe une qualité toute française qu’est la gastronomie, qui est reconnue internationalement, avec une autre qualité toute française, qui est celle de l’avant-gardisme technologique. »
Pour le moment, le casque est capable de vous indiquer si vous aimez, aimez moyennement ou n’aimez pas ce que vous buvez, mais cette technologie n’est qu’à ses débuts et Francky Trichet croit en son futur comme « une manière de sortir des évaluations à la Parker. On laisse les gens s’exprimer et parler du vin très simplement ». Sauf que pour une fois l’évaluation est personnelle. Qui peut encore croire que Parker est apte à dire ce que vous aimez boire ou non ? Cette fois-ci c’est votre propre cerveau qui vous dira ce que vous aimez ou non ! Il espère pouvoir proposer son neurokiff aux « cavistes, œnologues, sommeliers ou même producteurs » pour faire de l’événementiel. Le prix se situera dans une fourchette comprise entre 1’000 € et 4’000 € selon la formule choisie.
Par contre, le prix risque de ne pas faire kiffer tout le monde, mais les utilisations sont sans limites : cinéma, parfum, musique, publicité — le marketing va s’enjailler —.
Jean-Nicolas Mouretin
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