S’il y a bien un défaut que tout le monde connaît dans le vin, c’est bien le goût de bouchon. Ce défaut, tueur de plaisirs, qui détruit les arômes et goûts d’un vin pour les remplacer par une odeur de cave humide, de carton mouillé et de moisi est une véritable plaie pour tous les amoureux du vin.

Le bouchon étant responsable dans 95 % des cas de contamination, la filière s’est penchée sur des solutions pour réduire l’apparition de ce défaut. Le bouchon synthétique ou la capsule à vis sont désormais bien connus des consommateurs. Le bouchon en liège risque fort de reconquérir ses titres de noblesse grâce à la science.

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Amorim, leader incontesté du bouchon

La société Amorim est née en 1870 et est devenue depuis le groupe leader du liège dans le monde. Présente dans 103 pays, la société enregistre près de 35 % de la production mondiale. Amorim a fait le choix d’une politique de production verticale, cela signifie qu’elle maîtrise la totalité de la filière allant de la matière première au produit fini pour garantir une qualité et une sécurité de production maximale.

Amorim au secours du bouchon en liège

Le groupe portugais Amorim vient de développer une technologie de chromatographie rapide garantissant des lots de bouchons en liège sans TriChloroAnisole (TCA) détectable. Cette innovation est l’accomplissement de 5 ans de recherches dans le domaine avec un budget de — seulement — 10 millions d’euros.

Ce nouveau bouchon estampillé NDtech est « le premier bouchon en liège naturel au monde garanti sans TCA relargable ». Le leader mondial du bouchon précise qu’avec son outil de contrôle, « la teneur en TCA pouvant être libérée est inférieure à la limite de quantification de 0,5 mg/L ». Ce résultat est atteint grâce au développement d’une technologie de chromatographie rapide testant chaque bouchon pour contrôler sont niveau de TCA. Les bouchons présentant un niveau de TCA trop élevé sont alors écartés pour éviter tout risque de défaut organoleptique du vin.

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Tout risque de goût de bouchon est éliminé, car le processus certifie que le TCA résiduel dans le liège ne peut excéder 0,5 nanogramme/litre, soit une valeur en dessous du seuil de détection. Le seuil de perception varie d’un individu à l’autre, de 1,5 à 8 nanogrammes par litre.

Cette nouvelle technologie de dépistage est complétée des méthodes préventives de contrôle de qualité déjà existantes chez Amorim, notamment son procédé de traitement breveté ROSA Evolution, qui sont utilisées lors de la production de tous les bouchons et appliquées en complément de la technologie de dépistage NDtech.

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Cette technologie est pour le moment réservée aux bouchons haut de gamme du groupe Amorim. Cette innovation est le résultat d’une politique agressive de recherches sur la mesure de la qualité es bouchons. Auparavant, une telle mesure de qualité par chromatographie prenait « 14 minutes, ce qui le rendait inutilisable sur des lignes de production ». Désormais, « NDtech va apporter des niveaux de précision jamais atteints dans une démarche qualité qui se déroule en quelques secondes, même si les composés se mesurent par particules par billion » précise le docteur Paulo Lopes, responsable Recherche et Développement d’Amorim.

Un liège technologique

Déjà testée par Amorim, la technologie NDtech va également être testée par deux centres de recherche : Hochschule Geisenheim et Australian Wine Research Institute pour asseoir sa réputation. Au terme de 5 ans de recherches, la technologie a nécessité 10 millions d’euros d’investissement. La société ne voulant pas communiquer le surcoût de l’utilisation de cet instrument, c’était pour la société le prix pour « offrir une technologie qui positionne sans conteste le liège au tout premier rang des bouchons du XXIe siècle » promet Carlos de Jesus, le directeur marketing d’Amorim.

Grâce à cette nouvelle garantie de qualité, le groupe Amorim compte consolider sa position de leader technologique et qualitatif dans le secteur des bouchons. Bien qu’Amorim ait des résultats plus que positifs sur le marché, la concurrence est importante avec un développement technologique important. La société a commercialisé 4,2 milliards de bouchons commercialisés pour 603 millions d’euros en 2015, soit +8 %.

Depuis 10 ans, le groupe Oeneo promet « tous les bénéfices du liège sans les inconvénients » avec son bouchon Diam. Oeneo a développé une technique de purification au CO² supercritique de ses bouchons techniques. La gamme de bouchons DIAM promet de retirer le TCA, mais aussi d’autres précurseurs d’arômes de moisi.

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Qui sait quel groupe va gagner cette guerre de l’innovation ? Rien est sûr …

Jean-Nicolas Mouretin

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