Le vin jaune est le plus connu des vins du Jura, une véritable institution. Chaque année, une fête est organisée le premier week-end de février. Elle met à l’honneur ce vin atypique à la couleur dorée et aux arômes de noix et d’épices.

Une élaboration traditionnelle

Le vin jaune est issu du seul cépage Savagnin — cépage blanc —. Le vin est laissé au repos dans un fût de chêne de 228 litres pendant 6 ans et 3 mois minimum. Au fur et à mesure, un voile de levure se forme au-dessus du vin — la couche blanche que l’on voit sur la photo ci-dessous —. Cette couche est très importante dans l’élaboration du vin jaune puisqu’elle protège le vin de l’oxygène. Cette méthode permet de produire un vin avec une capacité de garde exceptionnelle.

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Voile de levure et Part des anges

Le vin est ensuite embouteillé dans une bouteille de 62 cl — et non 75 cl — appelée clavelin. Cette différence de 13 cl n’est pas une excentricité des Jurassiens. Elle correspond à la partie du vin qui s’est évaporée pendant la période de repos dans le fût de chêne. Cette partie du vin évaporée est appelée « la part des anges » — cela correspond à l’espace sans vin sur la photo ci-dessus —. En perçant le voile après 6 ans et 3 mois, le vin est prêt à être dégusté et à offrir tout son caractère.

La Percée du vin jaune remis en cause pour 2017

Cette année, la 20e édition de la Percée du vin jaune aura lieu à Lons-le-Saunier durant le week-end du 6 et 7 février. En vous y rendant, vous pourrez découvrir le dernier millésime — c’est le moment où je vois si vous suivez —, c’est-à-dire celui de 2009.

blog vin beaux-vins affiche percee vin jaune 2016

Cela fait plusieurs mois que des échos nous parvenaient sur la possible remise en cause de la fête de la Percée du Vin Jaune comme nous la connaissons aujourd’hui. Le Conseil d’administration a officialisé ce lundi 18 janvier 2016 l’annulation de l’édition de 2017. La Percée de 2018 est pour le moment maintenu à l’Étoile et la question d’un retour à une fête annuelle ou bisannuelle reste en suspens.

Un temps de réflexion nécessaire

L’interprofession et le comité d’organisation souhaitent réfléchir afin de revaloriser cette fête. D’après le communiqué de presse, « Elle doit conserver une organisation logistique, financière et une sécurité irréprochable, incarner un moment essentiel pour les vignerons, et proposer une programmation satisfaisante aux visiteurs ».

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Depuis 20 ans, le Conseil d’administration n’a pas vu passer beaucoup de nouvelles têtes. La conséquence directe est que le concept n’a pas changé pendant toute cette période. De nouvelles idées doivent donc être apportées au cours de cette année de pause pour réinventer cette fête emblématique du Jura.

Chaque année, les vignerons eux-mêmes organisent cet évènement avec le soutien de près de 700 bénévoles. La Percée du vin jaune est une fête devenue incontournable pour la région puisqu’elle attire plus de 40’000 visiteurs dans la région le temps d’un week-end. L’an passé, un journaliste du Rue89 décrivait cette fête comme une « beuverie sans intérêt ». Cette phrase a certainement joué un rôle important dans la remise en cause de l’édition de 2017.

« On dirait qu’ici, on ne déguste pas beaucoup. Deuxième caveau, chansons paillardes (« À poil ! ») et autres bousculades. La foule titube, rote, pète, chahute, crie, se saoule. Vive la Percée ! Blurp. » La « Percée du vin jaune » dans le Jura : une beuverie sans intérêt

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Une pause risquée

Pour le créateur de l’évènement, Bernard Badoz, cette décision est inquiétante puisqu’un an de pause signifie aussi une rupture avec les différents partenaires qu’il faudra reconquérir l’année suivante. Le second danger de cette pause tient dans le risque qu’elle ne soit plus qu’une simple pause, causant avant l’heure sa fin en 2018. Bien que les récoltes sont de moins en mois importantes, cette pause signifie aussi une importante perte de chiffre d’affaires pour les vignerons — et l’économie en général — de la région pour 2017.

Jean-Nicolas Mouretin

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