Qu’on se le dise, la Chine essaie tant bien que mal à faire du vin — et pour le moment plus mal que bien —. Le pays est passé en très peu de temps 5e consommateur mondial de vin, et 1er marché pour le vin rouge, le 8e producteur et 2e vignoble mondial. C’est simple, la Chine représente désormais le moteur de croissance pour le secteur et il est difficile de s’en passer.
Le problème, c’est que la Chine n’arrive pas à produire un vin de qualité et le réchauffement climatique ne risque pas de leur faciliter la tâche. Du coup, ils ont eu l’idée un peu folle d’envoyer des vignes dans l’espace.
La vigne catapultée dans l’espace…
On se croirait presque dans un film de science-fiction, mais c’est pourtant bien réel. Le 15 septembre dernier, le laboratoire spatial chinois, Tiangong-2 — sobrement appelé « palais céleste » —, a décollé avec à son bord du cabernet sauvignon, du merlot et du pinot noir.
« Les scientifiques chinois espèrent que la culture du vin dans l’espace » pourrait les rendre « plus adaptées au dur climat des régions viticoles émergeant en Chine », explique, le site poursuit, le site DecanterChina.com. Un objectif clef : les rendre plus résistantes contre le froid, les virus et les maladies.
… pour devenir une vigne mutante
En espérant que la vigne ne devienne pas comme Audrey II dans le film « La petite boutique des horreurs » de 1986, la Chine compte bien obtenir des vignes mutantes. Les spécialistes considèrent que les radiations spatiales, les rayonnements ionisants auxquels sont confrontés les astronautes lors de leurs voyages dans l’espace, pourraient provoquer une mutation génétique. Transformés en vigne autrement plus résistante, ces plants résisteraient alors mieux « au froid, à la sécheresse et aux virus ».
La Chine viticole entre 40 °C l’été et – 30 °C l’hiver
Dans le nord de la Chine, la région du Ningxia a fortement développé sa production viticole depuis quinze ans. Les sociétés françaises Pernod-Ricard et Moët Hennessy ont largement investi dans des exploitations de la région où les températures passent de 40 °C l’été à -30 °C l’hiver. Mais produire du raisin dans cette région est particulièrement coûteux, car les viticulteurs doivent enterrer les vignes l’hiver pour les protéger du froid, une opération qui demande de la main-d’œuvre.
L’Empire du Milieu produit aussi du vin dans la province glaciale du Liaoning, au Nord-Est, ainsi que dans les déserts du Xinjiang, dans le Nord-Ouest. Le pays est devenu en 2014 le deuxième vignoble du monde en termes de superficie, devant l’Espagne, même s’il faut noter qu’il n’est que le huitième producteur mondial.
Certains spécialistes estiment qu’il faudra attendre 5 à 10 ans avant que la Chine puisse produire de grands vins. Mais les expériences spatiales pourraient accélérer le mouvement.
Une petite histoire pour finir…
Cette actualité me rappelle une petite blague qui m’a donné l’idée du titre :
Un nouveau boulanger s’installe dans une grande rue de sa ville. Ne sachant pas quoi écrire sur l’enseigne de sa boutique, il part se promener pour voir ce qui est écrit sur les 4 boulangeries concurrentes.
Sur l’enseigne de la première boulangerie, on peut lire : « La meilleure boulangerie de la ville ». Notre boulanger continue son chemin.
Sur la deuxième boulangerie, il est écrit : « La meilleure boulangerie de la région ».
Sur la troisième, le patron a inscrit : « La meilleure boulangerie du pays ».
Et enfin, sur la quatrième, la boulangère a écrit : « La meilleure boulangerie du monde ».
Notre boulanger rentre chez lui réfléchir… Soudain, il a une idée ! Vite, il sort accrocher son enseigne. Et dessus, il a écrit : « La meilleure boulangerie de la rue » !
Jean-Nicolas Moruetin
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