L’INSEEC Wine and Spirits Institute s’est demandé quelle ville pouvait bien consommer le plus de vin au monde et a publié son palmarès des 10 premières villes consommatrices de vins de la planète. Sans vouloir fanfaronner, c’est… Paris qui est en tête du classement, suivi de Buenos Aires, l’agglomération de la Ruhr, Londres et New York.
L’infographie du vin en question
On décrypte l’information
Le podium du classement des agglomérations les plus consommatrices de vin est essentiellement occupé par les très grandes villes avec 3 à 19 millions d’habitants. Bon nombre sont d’ailleurs des capitales. Sur les dix villes apparaissant dans ce classement, la moitié sont des capitales, le reste de très grandes agglomérations comme Milan, Los Angeles et Naples.
La consommation du vin s’est développée et se développe toujours dans ces grandes villes où « sont nés, par exemple, le développement de la consommation de vin au verre dans les restaurants ou les bars à vin, le succès des vins rosés ou le fort développement de la consommation des vins effervescents du monde entier. C’est aussi dans ces grandes agglomérations que se font les tendances de demain », précise Jean-François Ley, Directeur de L’INSEEC Wine And Spirits Institute.
5,3 millions d’hectolitres de vin consommés à Paris en 2015
Selon ce classement, ce n’est pas Bordeaux ou même Lyon — comme on dit chez nous, à Lyon coule trois fleuves : « Le Rhône, la Saône et le Beaujolais… » — où le vin coule à flot, mais bien à Paris. Cette position de leader incontesté en France s’explique par le phénomène de macrocéphalie urbaine de notre pays. Vous n’avez pas compris ce que je viens de dire ? Ce phénomène est la configuration d’un espace largement dominé par un pôle unique concentrant population, activités et fonctions au point de freiner voire d’empêcher l’affirmation de pôles secondaires.
Le poids de la métropole parisienne à l’échelle de la France est un exemple typique de macrocéphalie, la France étant un des rares pays d’Europe occidentale dont le système urbain est macrocéphale. L’ouvrage de Jean-François Gravier « Paris et le désert français » a largement repris cette idée. Dans les cas de macrocéphalie particulièrement prononcée, on parle parfois de mégacéphalie ou d’hypercéphalie. C’est le cas de Mexico, qui concentre à elle seule un tiers de la population du Mexique. Si Paris intramuros compte 2’250’000 habitants, l’agglomération parisienne compte plus de 10’550’350 habitants, soit presque un français sur six.
L’importation de vin dans les agglomérations
Certaines villes du classement semblent plus ouvertes sur la diversité des vins. Certaines agglomérations sont plus ouvertes que d’autres sur la consommation de vins. Le bassin de la Ruhr, Londres, New York et Los Angeles sont marqués par une compétition entre les marques et les domaines à l’échelle mondiale. À l’inverse, Paris, Buenos Aires, Milan, Naples, Rome et Madrid sont plus « fermées » puisque les vins consommés sont presque exclusivement nationaux.
Désormais, le monde du vin devrait plus s’intéresser aux lieux de consommation plutôt qu’aux lieux de production. Les études françaises consacrées au vin traitent bien souvent de production avec le classement des régions productrices, les millésimes ou les récoltes, mais s’intéressent rarement au plus important : la consommation.
Vous aurez certainement remarqué l’absence des agglomérations asiatiques. Pourtant, elles devraient bientôt rejoindre le top 10 des agglomérations les plus consommatrices de vin dans les prochaines années puisqu’elles « représentent un véritable potentiel à venir » selon Jean-François Ley.
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