Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand défenseur des vins du Beaujolais, alors quand je vois que les vignerons en arrivent à manifester pour survivre, c’est qu’il y a vraiment quelque chose de grave.

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Manifester dans le Beaujolais pour une hausse des prix

Ce vendredi 25 septembre, 400 à 500 viticulteurs, livrant leur vin en vrac à des négociants, se sont retrouvés devant la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône pour demander aux négociants un prix plus équitable pour l’achat du futur Vin Nouveau. On peut lire sur les banderoles : « La sauvegarde des exploitations a un prix » ou « Viticulteurs en colère, notre Beaujolais Nouveau a un prix ». Ils dénoncent les prix du négoce pour ce primeur, à savoir 180 €/hl de beaujolais. Les vignerons demandent les mêmes prix que ceux pratiqués l’an dernier, soit 220 €/hl. Devant les locaux de la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône, dans le Rhône, les manifestants ont dénoncé les premières offres de prix du négoce pour le vrac.

D’après Cyril Picard, un des vignerons présents au rassemblement « Ils nous proposent 180 €/hl en appellation Beaujolais et 200 €/hl en Beaujolais-Villages. C’est insoutenable économiquement. Surtout si l’on prend en compte les rendements très faibles de l’année, environ 35 hl/ha en Beaujolais-Villages et 40 hl/ha en Beaujolais — pour un rendement d’appellation à 52 hl/ha —. C’est un manque à gagner insupportable pour la filière. »

Cette manifestation a été organisée juste avant que le marché avec les négociants commence puisque le Beaujolais nouveau sera disponible dans un mois et demi. Dans la région, les vendeurs en vrac représentent 85 % des volumes de vin nouveau et Beaujolais-village. Les propriétaires de crus, nettement plus cotés, sont plus confiants pour cette année.

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Un millésime 2015 exceptionnel

En 2012, une gelée hivernale, qui avait nui au bon développement végétal des vignes et donc aux rendements, avait conduit à une revalorisation des prix, poursuivie en 2013, mais pas en 2014 et cela risque d’être aussi le cas pour 2015. La tendance baissière du prix du primeur n’est pas nouvelle, mais en temps normal une belle année ensoleillée, mais qui a pour contrepartie une faible récolte, donne lieu à une hausse mécanique des cours. Surtout que cette année a été particulièrement bonne et le millésime va être magnifique !

Et maintenant ? « Nous souhaitons rencontrer le négoce la semaine prochaine, poursuit l’exploitant. Tous ensemble, caves coopératives et indépendants réunis. Le négoce a tenté de jouer la division entre nous en allant voir les uns puis les autres avec ses propositions, mais nous sommes solidaires. »

Jean-Nicolas Mouretin

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