L’Organisation Internationale de la vigne et du Vin — que l’on appelle plus simplement l’OIV — a présenté le 18 avril les chiffres de la conjoncture viticole mondiale pour la récolte 2015. Une année marquée par un fort renforcement du vignoble chinois. À l’exportation, le vin français se classe premier en valeur. Mais rentrons un peu plus dans le détail.

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Un vignoble mondial en régression

Le vignoble mondial est de 7,53 millions hectares, tous produits confondus continus de régresser légèrement, « mais moins que ces dernières années » précise l’OIV, avec une perte de 7.000 hectares, principalement en Europe.

Avec plus d’un million d’hectares, l’Espagne reste de loin le plus grand vignoble mondial. La Chine semble conforter sa seconde place grâce à une progression annuelle importante. Elle a donc pris les devants sur la France qui clôt le podium avec un vignoble assez stable de 78’000 hectares. Ce résultat est cependant à relativiser, car ces résultats ne tiennent pas compte de l’utilisation du raisin. Bien que la Chine soit le deuxième producteur de raisins au monde, elle n’est que la neuvième productrice mondiale de vin. La Chine produit donc beaucoup de raisins de table.

La production de vins en hausse

L’année 2015 a été relativement bonne pour la récolte de raisins et la production de vins. Près de 274,4 millions d’hectolitres ont été produits dans le monde, dont 60 % en Europe. Nous pouvons d’ailleurs constater que les trois plus gros producteurs, que sont l’Italie, la France et l’Espagne mènent toujours la danse. Le vignoble américain conserve sa quatrième place avec une production relativement stable depuis 2012 avec 22,1 millions d’hectolitres.

En dehors de l’infographie, il est important de noter le succès de la Nouvelle-Zélande, dont les exportations ont progressé de 14 % et qui prévoir cette année une récolte en hausse de 3 millions d’hectolitres, soit près d’un quart de sa production passée.

La consommation de vins progresse légèrement

Depuis la crise de 2008, la consommation de vins reste particulièrement stable et enregistre une très faible hausse de 0,9 million d’hectolitres consommés. En 2015, Les États-Unis conservent sa place de premier consommateur mondiale avec 31 millions d’hectolitres, suivi par l’hexagone et ses 27,2 millions consommés, puis l’Italie et 20,5 millions d’hectolitres consommés.

La France reste le premier consommateur de vin par habitant et par an avec près de 41 litres. Soit quatre fois plus que la consommation moyenne américaine.

Les exportations plus rentables que jamais

Les échanges internationaux de vins ont connu un boom de 10,6 % en 2015, avec un marché de 28,3 milliards d’euros. L’Espagne domine largement les exportations avec un volume de 24 millions d’hectolitres. Mais, comme j’ai pu vous l’expliquer auparavant, la quantité ne rime pas forcément avec qualité. C’est donc bel et bien la France qui rapporte le pactole des exportations. Avec 14 millions d’hectolitres exportés (soit 13,4 % de l’échange total), le vin français constitue un bénéfice de 8,2 milliards d’euros.

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Un phénomène d’amélioration mondiale de la qualité des vins se dessine. Si la tendance se confirme sur le long terme, la France pourrait avoir du mal à conserver sa place. Les États-Unis gagnent la place de la plus forte croissance des exportations mondiales en valeur : +26,5 %. Cette hausse s’accompagne d’une légère augmentation en volume (+3,5 %), ce qui confirme bien la croissance de la valorisation des vins américains sur les marchés extérieurs. Il en va de même pour l’Australie, l’Argentine ou encore dans une moindre mesure le Chili.

La majorité des exportations se font sur les bouteilles (54 %), vient ensuite le vrac (38 %), puis les effervescents (8 %). « La part du vrac est en augmentation constante et nous assistons à un rééquilibrage progressif avec la bouteille », commente Jean-Marie Aurand, directeur général de l’OIV. De même, les effervescents continuent leur progression aussi bien sur les volumes que la valeur (respectivement +5,6 % et +10,8 %). Les vins conditionnés — le contraire du vrac — sont un facteur essentiel de la valorisation du produit puisqu’ils représentent 72 % de part de marché.

« Plus de deux bouteilles sur cinq, consommées dans le monde le sont désormais dans un autre pays que leur lieu de production » Jean-Marie Aurand, directeur général de l’OIV

Un point rapide sur les vins bios

Le vin issu de l’agriculture biologique continue de progresse pour atteindre entre 8 % et 12 % des volumes de la production viticole mondiale en 2015. La production de vin bio progresse dans le monde entier en réponse aux attentes des consommateurs, de plus sensibles aux questions environnementales.

Jean-Nicolas Mouretin

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