Aujourd’hui, c’est un véritable coup de gueule que je pousse. Un coup de gueule contre les producteurs de vin rosé, un coup de gueule contre les cavistes, les influenceurs et consommateurs !
Dites adieu au vin rosé
Sous ce titre se cache une réalité : le monde du vin rosé se meurt à petit feu ! En 2019, les ventes de vin rosé ont reculé de 10%.
D’après le cabinet Nielsen, cette baisse serait due au facteur météo : « La fraîcheur du mois de mai et la météo extrême du mois de juin (succession de vagues de froid et canicule, vent et pluie) ». De plus, la Coupe du Monde de football avait dopé les ventes de rosé l’année précédente. Selon eux, il n’y a pas d’inquiétude à avoir.
Cependant, cette baisse est une tendance de fond… En 2017, 5% de vin rosé en plus s’était vendu par rapport à 2019. Par conséquent, ces raisons ne peuvent-être les seules.
Il est évident que la météo et les événements sportifs ont joué un rôle dans la consommation de vin rosé. Cependant, est-ce les seules raisons ? Pour moi, il en existe d’autres…
Le prix est un véritable frein non négligeable
Il fut un temps où le vin rosé était une boisson de copain, un vin des bons moments. Aujourd’hui, certains vins se vendent deux à trois fois plus chers qu’auparavant. Cette hausse des prix n’est pas sans conséquence. Nous avons très certainement dépassé le prix d’équilibre permettant d’égaliser l’offre à la demande.
Encore vu par beaucoup de consommateurs comme un vin convivial, il peut être difficile de dépenser 20 ou 30 euros pour un vin rosé. Un consommateur est prêt à payer un prix élevé lorsque celui-ci se justifie pleinement.
Le vin rosé s’est largement appauvri
Deuxième raison, le monde du vin rosé s’est très largement standardisé laissant peu de place à une consommation variée.
D’après le Centre de recherche et d’expérimentation sur le vin rosé, l’intensité de couleur des rosés a diminué de moitié en 14 ans. On dénombrait plus de 120 nuances de rosé. Combien en voyez-vous dans les rayons maintenant ? C’est une réalité en France, mais aussi en Europe et dans le reste du monde.
Voici un parfait exemple proposé par le CNIV (Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique). Il a récemment publié dans son média Vinsta., l’infographie que vous trouverez ci-dessous. Le rosé y est réduit à quelques couleurs et énormément de fausses informations « par soucis de simplification ».
– certainement parce que nous ne sommes pas aptes à comprendre -…
Il existe une corrélation évidente entre la couleur et le goût d’un vin dans l’esprit du consommateur. Nous avons réduit de moitié le nombre de couleurs de vin rosé. Nous avons bridé le niveau de connaissance des consommateurs à une poignée d’alternatives. Au point qu’aujourd’hui, un rosé plus coloré est perçu comme mauvais et anormal…
« Non, nous ne commanderons pas de Bandol rosé, parce que les clients veulent un vin rosé clair… »
C’est en ces mots – trop souvent entendus – que s’explique l’appauvrissement du monde du vin rosé et de son désintérêt grandissant !
A ne vouloir proposer que du rosé clair sans réel alternative, nous avons gavé les consommateurs. Aujourd’hui, il est temps de leur rendre la diversité qu’ils méritent !
Changeons cette tendance
Par cet article, je souhaite que les consommateurs prennent conscience de la pluralité des vins rosés. Je rêve que les cavistes, grandes surfaces et autres vendeurs se mettent à proposer plus de choix dans leurs sélections. J’invite les influenceurs et blogueurs à communiquer bien plus sur ces couleurs perdues du vin !
Vous aimez le vin ? Cet été, mettez de la nuance dans vos verres… Soyez différent, soyez vous-même : sauvez les rosés !
Cultivez votre différence, partagez avec le hashtag :
#ViveLesVinsRosés
Redécouvrez LES vins rosés
Le Bourgogne Marsannay
Le Marsannay rosé est un vin d’appellation produit en Bourgogne. Parmi les 215 hectares de cette zone, 180 sont destinés à la production de rouge et de rosé grâce au seul cépage Pinot Noir. Il s’agit de l’unique appellation à produire des vins rosés dans la Côte de Nuits. Chaque année, il y est produit 2’500 hectolitres de Marsannay rosé.
Ces vins rosés possèdent une magnifique robe et offrent un fruité riche et tendre. On découvre dans le verre des arômes de pêche de vigne et de fruits rouges comme la groseille et la cerise.
L’appellation Tavel en Vallée du Rhône
Face à Châteauneuf-du-Pape, l’appellation Tavel est la seule appellation rhodanienne à ne produire que du rosé. Neuf cépages rouges et blancs se rencontrent pour offrir des vins rosés généreux !
Tavel marque les esprits par sa couleur unique brillante. Sa pureté et son intensité vous subjuguerons. En bouche, il dévoile une magnifique intensité d’arômes de fruits rouges et noirs, associés à des notes de fleurs blanches. Ce rosé de gastronomie vous offrira un bouquet épicé unique séduisant.
Le Bandol en Côtes-de-Provence
Loin de ce que vous connaissez des Côtes-de-Provence, les vins rosés de Bandol vous charmeront par leur différence et leur rondeur. Le mariage des cépages Mourvèdre, Grenache et Cinsault offrent un verre généreux et structuré.
Souples et fruités tout en restant très secs, les vins rosés de Bandol expriment des notes intenses d’abricot, de pêche de vigne, de mangue, d’épices et de plantes de la garrigue.
Le Bordeaux Clairet
Le Bordeaux Clairet est certainement le vin rosé le plus difficile à trouver. A mi-chemin entre le vin rosé et rouge, ce sont des vins particulièrement aromatiques. Ces vins sont produits à partir d’un assemblage de cépages rouges : merlot, cabernet franc et cabernet-sauvignon.
Frais et friand, le Bordeaux Clairet présente une robe rouge lumineuse. C’est un vin souple et doté d’un certain corps ainsi que d’une réelle plénitude aromatique aux tanins doux.
Et n’oubliez pas…
Amis lecteurs, j’espère vous avoir convaincu… Offrez de nouvelles expériences à votre palet et vos convives ! Partagez vos découvertes sur les réseaux sociaux pour offrir à d’autres la possibilité de faire de même.
#ViveLesVinsRosés
Et pour vous, quelle appellation ou quelle cuvée vous a redonné foi aux vins rosés ? Quelles sont vos coups de cœur ? N’hésitez pas à m’en faire part en commentaire. Vous pouvez aussi suivre votre blog sur le vin avec Instagram.
Jean-Nicolas Mouretin
tu as bien raison ! à l’ approche de mai on commence à voir des linéaires de bouteilles de rosé et à l’ évidence il n’ y a que du rosé clair, il n’y a même plus de choix à moins d’ aller fouiller dans les rayons. Mais la couleur rosée ne donnerait-elle pas le marketo-sentiment d’ un vin léger tel qu’ on aime le boire frais en été ?
Il existe de très nombreux rosés soutenus, presque orangés, bien moins alcoolisés que ces autres, blêmes et insipides… Ils sont indéniablement plus riches en saveurs et une bonne alternative au rouge pour accompagner les apéritifs et autres barbecues estivaux. Le marketing a certainement bien joué son rôle dans l’esprit du consommateur. Cependant, il ne faut pas oublier que même un vin rouge servi rafraîchi est très intéressant en été. La sensation de fraîcheur est intimement lié à la température de service. La crème glacée est-elle rafraîchissante de par sa température ou de par ce qui la compose ?